Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/128

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Deuxième domestique.

Je crois bien ! tu me regardes toujours.

Premier domestique.

Oui, j’ai une névralgie dans les doigts… mais… pendant que tu frictionnais les fauteuils… il m’est venu une idée !…

Deuxième domestique.

Laquelle ?

Premier domestique.

Depuis trois jours, madame la marquise de Boismouchy nous fait nettoyer son vieux château, frotter les meubles, ôter les toiles d’araignées… ce qui, en Bretagne, est contraire à tous les usages…

Deuxième domestique.

Eh bien ?

Premier domestique, se levant.

Eh bien, je parie qu’il s’agit d’un mariage.

Deuxième domestique.

Pour qui ?

Premier domestique.

Pour M. Alidor de Boismouchy, notre jeune maître…

Deuxième domestique.

Tiens ! tiens ! tiens ! est-ce que cet étranger qui est arrivé hier soir, avec sa fille… ?

Premier domestique.

Précisément… M. de Montdésir ; il habite Nantes, il est très riche et très gaillard avec les femmes… à ce que m’a dit son domestique ! Quant à sa fille… dix-huit ans…

La Marquise, entrant par la droite.

Eh bien, est-ce fini ?