Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/15

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Courtin.

Parbleu ! est-ce que j’ai le temps de me raser le soir ? Dans les affaires, on ne se rase que le matin ! Ah çà ! mais je ne t’avais pas encore regardé… ! c’est étonnant comme tu as engraissé !

Lorin, avec modestie.

Oh ! Monsieur est bien bon !

Courtin.

Lorsque tu étais à mon service, à Caen, tu n’avais que la peau et les os…

Lorin.

Ah ! dame ! je trimais à votre service !

Courtin.

J’ai eu tort de te donner à mon gendre Vatinelle… il te laisse rouiller !… mais, pendant mon séjour à Paris, je me charge de faire tomber ce ventre-là !

Lorin.

Oh ! monsieur, il ne me gêne pas !

Courtin.

Si ! si ! la graisse précoce est un mauvais symptôme.

Lorin.

Est-ce que Monsieur restera longtemps avec nous ?

Courtin.

Trois semaines ou un mois… le moins possible, je ne suis arrivé qu’hier soir de Caen… et l’ennui me prend déjà à la gorge… j’ai besoin de mouvement, d’activité. Aussi je vais tâcher de terminer promptement mes affaires !

Lorin.

C’est ça, monsieur, dépêchez-vous !