Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/184

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Rosa, allant se rasseoir sur le sofa.

Voyons la lettre du comte… Donnez-vous la peine de vous asseoir…

Madame Taupin a remonté et a été se placer derrière le sofa.

Mouillebec, bas à Alidor.

Nous allons enfin savoir pourquoi nous sommes venus à Paris.

Mouillebec s’est assis d’un côté du guéridon de gauche et tourne son chapeau entre ses doigts ; Alidor s’est assis de l’autre côté du guéridon et tourne également son chapeau. Rosa lit la lettre à demi-voix ; madame Taupin écoute debout derrière le sofa.

Rosa, lisant.

"Mon petit lapin bleu… c’est bête comme chou, ce que je vais te demander, mais je me risque ! "

Mouillebec, à Alidor.

Je n’entends rien !

Alidor.

Ni moi… également.

Rosa, continuant.

"Un oncle, que j’ai le plus grand intérêt à ménager, m’envoie, du fond de sa Bretagne, un petit campagnard à déniaiser et à former… M. Alidor de Boismouchy est une huître dans laquelle il y a une perle… Il est arrivé à Paris avec son précepteur et un gros portefeuille… Je t’adresse un Breton à l’état brut… renvoie-moi un Parisien en gants jaunes."

Minette, bas à Rosa.

Ah bien, elle est forte, celle-là !

Rosa, bas.

Le comte est d’une impertinence !…