Voyons la lettre du comte… Donnez-vous la peine de vous asseoir…
Madame Taupin a remonté et a été se placer derrière le sofa.
Nous allons enfin savoir pourquoi nous sommes venus à Paris.
Mouillebec s’est assis d’un côté du guéridon de gauche et tourne son chapeau entre ses doigts ; Alidor s’est assis de l’autre côté du guéridon et tourne également son chapeau. Rosa lit la lettre à demi-voix ; madame Taupin écoute debout derrière le sofa.
"Mon petit lapin bleu… c’est bête comme chou, ce que je vais te demander, mais je me risque ! "
Je n’entends rien !
Ni moi… également.
"Un oncle, que j’ai le plus grand intérêt à ménager, m’envoie, du fond de sa Bretagne, un petit campagnard à déniaiser et à former… M. Alidor de Boismouchy est une huître dans laquelle il y a une perle… Il est arrivé à Paris avec son précepteur et un gros portefeuille… Je t’adresse un Breton à l’état brut… renvoie-moi un Parisien en gants jaunes."
Ah bien, elle est forte, celle-là !
Le comte est d’une impertinence !…