Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/233

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Rosa, paraissant sur le seuil du pavillon.

Etes-vous seul ?

Alidor.

Oui, il vient de partir… l’homme des montagnes Rocheuses !…

Rosa, venant en scène.

J’ai entendu votre petite musette… et me voilà !

Alidor, poétiquement.

Ah ! vous me faites l’effet d’une bouche de chaleur qui s’ouvre dans ma nuit sombre !…

Rosa.

Ah ! vous allez encore faire des phrases comme hier !… C’est ennuyeux à la fin !… vous avez l’air d’une lyre !…

Alidor.

Non ! pas de phrases ! des soupirs !… des regards !…

Rosa.

Il faut avouer que vous n’êtes guère empressé…

Alidor.

Moi !… moi qui vous fais votre cuisine par amour !

Rosa.

Dites donc, je la mange… il me semble que nous sommes quittes !

Alidor, poétiquement.

Ah ! Rosa !… Vous me faites l’effet d’un beau soir d’automne !…

Rosa.

Et vous d’une belle journée d’hiver ! Brrr !… Je suis fâchée de ne pas avoir pris mon manchon !