Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/280

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Criqueville.

C’est bien !… je sais ! (À part.) Est-il pressé, cet animal-là !… Mon âme de poète ne recule pas, oh ! Dieu !… elle ne demande qu’à s’élancer… mais c’est l’enveloppe… le corps ! je le compare à un portier qui ne veut pas tirer le cordon !… (Trouvant un cigare dans sa poche.) Tiens !… un havane très sec !… oublié dans ma veste de campagne… ce serait dommage de le mouiller… Si je le fumais !… (À Antoine.) Donnez-moi du feu !

Antoine, allumant une allumette.

Voilà, monsieur… Dites donc, si vous ne vous dépêchez pas… ça va reprendre…

Criqueville.

Quoi ?

Antoine.

La glace.

Criqueville.

Un instant… que diable ! (À part.) Il est agaçant !… il me semble que je puis bien m’accorder le sursis d’un cigare.

Il se promène.

Antoine, à part.

Il attend son chien.

Criqueville.

C’est drôle !… ce n’est pas un havane… c’est ma vie que je fume en ce moment !… À la dernière bouffée… (Faisant le geste de piquer une tête.) crac ! c’est convenu ! c’est juré !

Antoine, venant à lui.

Monsieur !

Criqueville.

Eh bien ?