Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/284

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Antoine.

Ah ! je les aimerais mieux noirs…

Criqueville.

Bah ! tu les cireras… (Tirant un volume de sa poche.) Ma bibliothèque ! Sais-tu lire ?

Antoine.

Je crois bien ! à livre ouvert ! tenez !

Il ouvre le livre et lit.

"Maître Corbeau, sur un arbre perché,"

Criqueville.

Assez… je la connais !

Antoine.

Permettez… je ne la connais pas, moi !

Lisant.

"Tenait en son bec un fromage."

Criqueville.

Tu m’ennuies !

Antoine, lisant

"Et bonjour, Monsieur du Corbeau."

Criqueville fredonne un air de chasse entre ses dents.

"Que vous êtes joli que vous me semblez beau ! "

Criqueville, à part.

Je suis fâché de lui avoir légué ma bibliothèque.

Antoine, lisant

"À ces mots, le Corbeau ne se sent pas de joie ; "

Criqueville cesse de fredonner.

"Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie"

Criqueville, attentif.

Hein !…