Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/289

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Pagevin, à Criqueville.

Ah çà ! monsieur, nous prenez-vous pour des imbéciles ?

Criqueville, à part.

Tiens ! il se fâche !

Pagevin, brandissant sa canne.

Savez-vous que je ne suis pas d’humeur… ?

Criqueville.

Ah ! que vous avez là un joli jonc ! (Le lui prenant.) Voulez-vous permettre ?

Pagevin.

Mais, monsieur !…

Criqueville.

C’est un jonc femelle… ça vaut deux cent cinquante francs… sans la pomme !

Il va la poser au fond.

Pagevin, à part.

Tant que ça ! (Haut.) Voyons, monsieur… que demandez-vous ?

Criqueville.

Vous m’avez prié de monter, me voilà !… Mais je ne regretterai pas les vingt-trois marches de votre entresol, si Mademoiselle veut nous faire la grâce de nous jouer encore un de ces délicieux morceaux…

Emerance.

Avec plaisir, monsieur.

Pagevin.

Ma fille n’apprend pas le piano pour amuser les passants !

Criqueville.

Ah ! Mademoiselle est votre fille ?… Beau talent, monsieur, talent splendide !