Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/318

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Criqueville, avec chaleur.

Qu’appelez-vous cocasse… ? me suis-je écrié ; est-il une profession plus noble, plus grande, plus utile à la société ? Répondez, général… Santa… chose !… Supprimez les tailleurs… que devient la morale ?

Pagevin.

C’est vrai !

Antoine, ouvrant le poêle, à part.

Tiens ! elles sont cuites !

Il prend une andouillette et la mange.

Criqueville.

"Sans eux, que devient la civilisation ? elle tombe à l’état… sauvage !… ou tout au moins au costume hideux de garçon boulanger !… Supprimez les tailleurs !… et tout le Brésil est en mitron ! "

Pagevin, transporté.

Bien dit ! bravo ! bravo !

Criqueville, à part, regardant Antoine.

Et l’autre qui mange là-bas… "Tout flatteur vit aux dépens…" c’est la fable en action !

Pagevin.

Comme ça, vous croyez que j’obtiendrai… ?

Criqueville.

Chut !… c’est fait !

Pagevin, avec joie.

Je suis nommé ?

Criqueville.

Vous recevrez ça aujourd’hui ou demain… ou après-demain… ou un autre jour…