Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/36

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Vatinelle.

Que voulez-vous ! moi, j’ai horreur des entreprises, des spéculations… je n’estime la Bourse qu’au point de vue de l’art… comme monument… dorique et corinthien… panaché.

Courtin.

Soit ! tout le monde n’a pas l’intelligence des affaires… mais alors, quand on n’est pas doué, quand on n’a pas d’idées… eh bien, on demande une place !

Vatinelle.

Une place ? à qui ?

Courtin.

Parbleu ! au gouvernement !

Vatinelle.

Ah ! je vous attendais là, beau-père ! Ah çà ! est-ce que vous prenez le gouvernement pour un bureau de placement ?

Courtin.

Non ! mais avec vos relations… rien n’est plus facile !… Mais moi !… moi qui vous parle, quand je seraivieux, fatigué, usé, quand je ne pourrai plus faire d’affaires…

Vatinelle.

Enfin, quand vous ne serez plus bon à rien…

Courtin.

Oui… eh bien, je demanderai quelque chose… pour me reposer… j’entrerai dans l’administration.

Vatinelle.

Comme on entre aux Invalides ! Avouez, beau-père, que c’est une étrange manie que celle de notre époque !… et j’en enragerais… si je ne préférais en rire !