Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/409

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Blancminet.

J’aurais bien voulu parler à ton patron.

Antoine.

Il est là… dans sa chambre… Appelez-le !… moi, je vas m’achever ma barbe.

Il rentre.

Blancminet, appelant.

Ohé ! Bourgillon !… Bourgillon !

Bourgillon, paraissant à la fenêtre de droite, la figure barbouillée de savon.

Quoi ?… qu’est-ce que c’est ?

Blancminet.

Descendez !… j’ai du nouveau… je viens d’en apprendre des belles sur le receveur !

Bourgillon.

Le receveur ?… Attendez-moi une minute !

Blancminet.

Tiens ! vous vous faites la barbe ?

Bourgillon.

Oui… c’est dimanche… Appelez Loiseau, mon premier clerc, il vous tiendra compagnie.

Il disparaît.

Blancminet, seul.

Loiseau ! c’est un jeune homme de Paris… qui a un lorgnon… Ca m’intimide ! on dit qu’il va traiter de l’étude… Notaire à Vitry-le-Brûlé !… une commune de cent quarante-huit habitants ! c’est un beau parti ! j’ai prié Bourgillon de le sonder pour ma fille… mais je n’ose espérer… il est si dédaigneux avec son lorgnon ! Si je pouvais le tâter adroitement… (Appelant à la fenêtre de gauche.) Monsieur