Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 08.djvu/91

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Courtin.

C’est une femme superbe !… grande, blonde, élancée.

Amélie.

Mon père !

Courtin.

Elle m’a rappelé la belle madame Bocandin… mais tu ne l’as pas connue… Sais-tu dans quoi elle danse ? J’irai l’entendre.

Amélie, impatientée.

Il ne s’agit pas de cela… Que lui avez-vous dit ?

Courtin.

Oh ! si tu crois que j’ai pris des mitaines !… Je lui ai dit : "Madame, vous êtes la maîtresse de Georges Vatinelle… Georges Vatinelle a épousé ma fille, et je viens vous prier de me rendre mon gendre !… Je ferai un sacrifice."

Amélie.

Qu’a-t-elle répondu ?

Courtin.

"Marié ?… lui ?… Vatinelle ?… Ah ! le monstre ! le gueux ! " Elle est entrée dans une fureur verte… puis tout à coup elle est partie d’un grand éclat de rire… Elle a des dents exceptionnelles !

Amélie.

Après ?

Courtin.

Après… elle a mis une bûche dans le feu, et elle m’a dit : "Si vous croyez que j’y tiens à votre Vatinelle ! Il est laid, bête et chauve."