Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/111

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Martin.

Ils ont raison, ceux qui se méfient… ceux qui ne confient pas leur honneur à cette barque fragile et capricieuse qu’on appelle la femme.

Agénor.

Que veux-tu dire ?

Martin, éclatant.

Je veux dire que vous m’avez indignement trompé !

Agénor, se levant.

Moi ? c’est faux, je te jure !

Martin, se levant et allant à lui.

Vous avez trahi ma confiance ! En un mot, vous m’avez fait… (baissant la voix) vous m’avez fait une raie dans le dos !

Agénor.

Qui est-ce qui t’a dit ça ?

Martin.

Don Hernandez Martinez, mon cousin, qui m’a ouvert les yeux. Dieu le garde !

Agénor, à part.

Oh ! il me le payera, celui-là.

Martin.

Ainsi c’est vous… vous à qui j’ouvrais tous les jours mon foyer, ma table à manger… ma table de jeu ! vous n’avez pas craint de…

Agénor.

Oh ! si tu savais le chagrin que ça me faisait, ce que j’ai souffert !

Martin.

Ta ta ta ! répondez… Que feriez-vous à ma place ?