Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/15

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et tout le monde n’est pas forcé de savoir que tu es mon frère de lait.

Pionceux.

Vous ne vous vantez pas de notre parenté, je le sais bien… Un domestique !…

Martin.

Tu m’ennuies, imbécile !… Va nous chercher de la bière.

Pionceux, sortant à part.

Les parents pauvres… voilà !

Il sort par le fond.

Agénor.

Quand vous êtes seuls, il te tutoie ?

Martin.

Jamais ! Je ne le souffrirais pas.

Agénor, comptant et étalant son jeu.

J’ai gagné ! Soixante de femmes.

Martin.

Ca ne m’étonne pas, tu as toujours été le favori des dames.

Agénor.

Pas tant qu’on le croit.

Martin.

Voyons, entre nous, combien en as-tu eu ?

Agénor.

Est-ce que je sais !

Martin.

Innombrables !… tu l’avoues !… Moi, j’en ai eu onze… je n’ai jamais pu aller jusqu’à la douzaine !… Quelle drôle de