Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/254

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Papavert qui est assis à une table et cherche des papiers dans un portefeuille.) Voilà ! voilà !

PAPAVERT, étonné.

Quoi ?

LUCIEN, frottant la table avec sa serviette.

Grog ? absinthe ? vermouth ?

PAPAVERT.

Tu m’ennuies !… je ne prends jamais rien !…

LUCIEN.

En voilà une pratique !…

Il rentre dans le café.
PAPAVERT, seul, se levant.

Je suis bien en train de prendre du vermouth !… un homme qui donne un bal ce soir !… Quel ennui ! j’en perds la tête !… C’est ma femme, madame Papavert, qui l’a voulu… elle dit que pour marier notre nièce, il faut la faire connaître… Moi, ce n’est pas mon avis… parce que Emérantine…

AIR : Un homme pour faire un tableau.

Elle a des talents d’agrément,
Elle dessine comme un ange…
Mais sur le dos de cet enfant
Se passe un phénomène étrange :
Une épaule grandit au mieux,
L’autre à la suivre perd courage ;
Et cependant toutes les deux
Ont exactement le même âge !
Toutes les deux ont le même âge !

Il me reste quelques lettres d’invitation. (Lisant.) « M. et madame Papavert vous prient de leur faire l’honneur de venir passer la soirée chez eux le jeudi 15 février. Il y aura un violon et une flûte. » (Parlé.) J’ai bien envie d’y ajouter ce post-scriptum : « M. Papavert, ancien