Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/286

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FARIBOL, très gêné.

Moi aussi… je rentre… et, en rentrant, comme tu aimes les fleurs… (Lui présentant son bouquet.) Veux-tu permettre ?

ALEXANDRA, prend le bouquet, l’examine un moment et le jette par-dessus son épaule.

Merci !

FARIBOL.

Il n’y a pas de quoi ! (Tirant de sa poche un petit paquet enveloppé.) Je t’ai aussi acheté un baba… Tu aimes le baba ?…

ALEXANDRA, le prend et le jette par-dessus son épaule.

Merci !

FARIBOL, à part.

Sapristi ! (Haut.) Je t’ai encore acheté une montre en or… mais je te la donnerai dans un autre moment.

FRANÇOISE, entrant avec une soupière.

Voilà le potage. (Elle le pose sur la table.) M. de Saint-Gluten vient d’envoyer chercher des nouvelles de Monsieur.

FARIBOL.

C’est bien, merci… (Françoise sort.) Ce monsieur qui m’a offert un verre d’eau sucrée… il est très obligeant… Allons, à table (Il s’y place.) J’ai juste une heure à passer avec toi avant d’aller conduire le bal de M. Papavert… Si tu veux prendre place ?…

ALEXANDRA.

Je ne dîne pas !…

FARIBOL, se levant ; il a sa serviette à la boutonnière de son habit.

Voyons, Alexandra !… ma petite Alexandra !

Il cherche à lui prendre la taille.
ALEXANDRA, le repoussant et avec éclat.

N’approchez pas ! vous sentez la grisette !