Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 10.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ALEXANDRA.

Ne bavardons pas !…

FARIBOL.

Oui !… D’abord, je n’ai jamais cessé de t’aimer !… et, si j’ai fait la connaissance de cette jeune personne…

ALEXANDRA, se contenant.

Ah !… elle est jeune ?

FARIBOL.

Oh ! c’est-à-dire… mais très grêlée !… J’ai été attiré vers elle… par son air candide… elle est attachée au Conservatoire… ainsi !…

ALEXANDRA.

Après ?

FARIBOL.

Elle me demande des leçons de musique… Oh ! la musique… Le premier mois, nous n’avons fait que des gammes… ma parole d’honneur ! nous n’avons fait que des gammes ! Car je n’ai jamais cessé de t’aimer !…

ALEXANDRA.

Après ?…

FARIBOL, de plus en plus contraint.

Le second mois… elle me donna de ses cheveux… (Tirant une longue tresse de sa poche.) Tiens !… les voilà !… (Alexandra les prend et les jette par-dessus son épaule. — À part.) C’est nerveux !

ALEXANDRA.

Après ?…

FARIBOL, baissant la voix et avec effort.

Le troisième mois… le troisième mois…