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président et à un conseil local, nommés tous deux par le conseil supérieur, sous le contrôle du roi. Ces deux autorités se partageaient le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Les décisions comme les ordonnances rendues dans la colonie n’étaient toutefois valables qu’autant qu’elles n’étaient pas en opposition avec les lois d’Angleterre ; et le conseil supérieur ainsi que le roi avaient en toutes choses le dernier ressort.

L’administration coloniale n’avait pas non plus de pouvoir sur la vie et sur les membres des colons, et quand le crime était grave, c’était en Angleterre qu’on devait envoyer l’accusé pour être jugé. Pour les délits moins sérieux, le président et le conseil les punissaient du châtiment qu’ils jugeaient convenable.

Quant aux colons, on ne leur accordait point de droits politiques. Ils étaient soumis aux ordonnances d’une corporation commerciale dont ils ne pouvaient être membres, à la domination d’un conseil local qu’ils ne nommaient pas, au contrôle d’un conseil supérieur qui ne leur reconnaissait aucun titre au gouvernement, et enfin à l’arbitraire du souverain. Les historiens américains, qui de nos jours ont retracé les annales de leur pays, et dans le dernier siècle, Robertson, qui avait commencé une histoire des colonies anglaises que malheureusement il a laissée inachevée, ne peuvent assez s’étonner que sous l’empire