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blée qui déclarait la guerre aux Indiens, faisait la paix, acquérait de nouveaux territoires. En 1648, il y avait vingt mille colons, et ce nombre fut sensiblement augmenté par la ruine de la noblesse d’Angleterre après la mort du roi. Des hommes considérables dans le parti des cavaliers, frappés d’horreur et de désespoir par les excès de la rébellion, et ne voulant à aucun prix se réconcilier avec les vainqueurs, allaient chercher une nouvelle patrie par delà les mers. C’est en Virginie qu’ils s’établissaient, car ils y trouvaient, non pas comme au Massachusets, un peuple de puritains qui ressemblait à leurs ennemis, mais la société anglaise, avec ses mœurs, ses idées, ses préjugés, un pays enfin d’aristocratie terrienne où toute maison était pour eux un asile et tout planteur un ami.

Aussi l’esprit aristocratique, les sentiments royalistes de la vieille Angleterre prirent-ils en Virginie un ascendant considérable, d’autant plus que le gouverneur, sir William Berkeley, était un des hommes les plus dévoués au parti des Stuarts. Grâce à lui, la Virginie fut la dernière province qui reconnut la république, la première qui proclama les Stuarts, aussitôt après la mort de Cromwell et avant la restauration.

Cromwell, devenu protecteur, envoya une escadre pour que la colonie se soumît au nouveau gouvernement. Le royalisme des Virginiens n’al-