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de ne pas nous soumettre à des hommes qui sont comme nous vos sujets, et de nous garantir pour l’avenir de toute crainte d’être réduits en servitude. »

Les envoyés étaient chargés de réclamer pour la Virginie les privilèges d’une corporation, ce qui, en donnant à la colonie une existence légale, l’eût garantie à l’avenir contre un nouvel envahissement, et en même temps lui eût permis d’acheter et d’éteindre à son profit les droits des concessionnaires. Les agents firent mieux que remplir leurs instructions, ils défendirent et maintinrent la liberté naturelle des colons, réclamèrent l’exemption des taxes arbitraires, et insistèrent sur le droit inaliénable des Anglais, de jouir partout d’une représentation nationale. Mais les nouvelles de la Virginie paralysèrent bientôt tous leurs efforts[1].

Pendant qu’ils réclamaient inutilement à Londres, la fausse politique du gouvernement avait amené la révolte de la province. Le 4 juillet 1676, un siècle jour pour jour avant la déclaration d’indépendance, les planteurs poussés à bout se soulevèrent, sous la conduite de Nathaniel Bacon, colonel de milices, homme hardi, éloquent, possédant la confiance de la colonie bien qu’il y fût nouveau venu et qui pendant sept mois sut gouverner en maître.

  1. Bancroft, chap. xiv.