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une loi pour défendre aux planteurs de faire leurs propres habits[1].

Les conséquences de ce système égoïste ne se firent pas attendre ; Nicholson lui-même se plaignait dès lors que les habitans de la Virginie avaient des principes républicains, ajoutant qu’il était temps ou jamais de maintenir les prérogatives de la reine, et d’arrêter le cours de ces notions pernicieuses.

Et le moyen qu’il avait trouvé était remarquable ; c’était : Que toutes les colonies anglaises de l’Amérique du nord fussent réduites en un seul gouvernement et sous un vice-roi, et qu’on y entretînt une armée sur pied pour réduire les ennemis de la reine[2].

On refusa d’user d’un pareil remède, car il était évident que l’Union, en donnant aux colonies le secret de leur force, eût précipité l’émancipation.

Nous avons suivi l’histoire de la Virginie jusqu’à la révolution de 1688, qui ouvrit pour les colonies une ère nouvelle. C’est le parlement qui, en ce point, remplaça la royauté, et soumit les plantations à une règle commune. Mais ce changement, comme nous le verrons, ne fut en rien profitable à l’Amérique. Le parlement fut plus jaloux de sa suprématie et du monopole commercial que

  1. Beverly, p. 142.
  2. Beverly, p. 143.