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Dans la chambre des communes, quelques voix s’élevèrent en faveur de la modération, mais la reine leur imposa silence ; c’était un sujet qui ne relevait que de la prérogative royale. Le parlement, toujours docile, consentit une loi par laquelle toute personne qui s’absentait de l’Église durant un mois, était punissable de l’amende et de la prison. On avait le droit, comme l’inquisition, d’interroger sur serment un citoyen et de lui demander son opinion. Tout puritain ainsi reconnu, qui dans les trois mois ne renonçait pas à ses erreurs, était obligé de quitter le royaume ; et s’il n’abjurait pas ou s’il revenait de l’exil, il était puni de mort comme félon et sans le bénéfice de clergie.

L’avènement de Jacques I, élevé par Buchanan dans les idées presbytériennes, n’amena point pour les puritains une position plus favorable : « Je ne veux pas, disait-il, de cette liberté prétendue ; je veux une doctrine et une discipline ; une religion en substance et en cérémonie. Ne touchez pas ce point davantage, je vous le défends. »

Les puritains demandèrent au moins le droit de s’assembler et de discuter librement ; mais le roi, prompt à découvrir qu’une telle concession entraînerait la liberté politique, interrompit la pétition : « Vous voulez le presbytérianisme d’Écosse, qui s’accorde avec la monarchie aussi