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vreté et des misères de l’exil. Nulle distinction de rang, d’origine, de richesse ; presque tous sortaient de la classe moyenne. C’est ainsi que la démocratie s’échappait du milieu de la société féodale, et que la liberté politique triomphait à côté de la liberté religieuse. Ces deux grands principes des temps modernes étaient proclamés en même temps, et commençaient la prodigieuse fortune de l’Amérique.

Un gouvernement nommé par le suffrage universel, et assisté d’un conseil de cinq membres, une assemblée où se réunissaient tous les planteurs mâles et majeurs, telle fut la forme primitive de la constitution de New-Plymouth ; la représentation n’y fut introduite que plus tard, en 1639, quand la population fut disséminée sur un territoire trop étendu pour qu’on pût aisément se réunir. Alors des élections annuelles désignèrent les délégués qui formeraient l’assemblée de la colonie.

Les émigrants, installés sur un sol qui ne leur appartenait à aucun titre, sentirent le besoin de faire reconnaître leur établissement par les propriétaires du territoire et par la couronne. En 1629, ils obtinrent une patente du conseil de Plymouth, autorisant le concessionnaire William Bradford et ses associés à s’établir en corporation, sous un nom convenable, et à jouir de tous les privilèges des compagnies. C’était dans la forme