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charte en Amérique, on avait procédé comme le voulait l’acte royal ; le gouverneur et les assistants étaient choisis dans la cour générale formée par la réunion de tous les propriétaires (freemen). C’est également dans cette assemblée que, d’un commun accord, on arrêtait toutes les mesures qui intéressaient la plantation.

Mais quand les colons se furent répandus au loin, une réunion générale de tous les propriétaires devint impossible, et dès 1634, les planteurs choisirent, de leur propre mouvement, des délégués pour les représenter dans l’assemblée.

Ces délégués, par une décision hardie, transformèrent en une démocratie représentative ce qui n’était encore qu’une assemblée d’actionnaires. Ils déclarèrent dès le début que, réunis avec le gouverneur et les assistants, ils se considéraient comme le suprême pouvoir législatif de la colonie ; que la cour générale serait tenue de s’assembler quatre fois par an ; qu’elle serait convoquée à l’avenir par le gouverneur, sans pouvoir être dissoute que du consentement de la majorité de ses membres ; qu’aucune loi ne serait établie, aucune taxe imposée, aucun officier public élu que dans l’assemblée générale ; qu’à elle seule également appartenait la disposition des terres publiques. C’était la charte d’une république.

Dans l’origine il n’y avait qu’une seule chambre ; les assistants et les délégués siégeaient en-