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nées après, en 1639, on défendit de porter des toasts, sous peine de douze deniers par chaque offense. On rendit en même temps une nouvelle loi somptuaire par laquelle il était défendu de porter de la dentelle ou du point. Il était défendu aussi de faire des manches courtes découvrant les bras, et elles ne devaient pas avoir plus d’une demi-aune dans leur plus grande largeur[1].

Enfin, on appelait la réforme des hauts-de-chausse de largeur immodérée, des rubans, des nœuds d’épaule, des collerettes et des manchettes, et les esprits avancés de l’époque, les purs, formaient à Boston une association pour prévenir le luxe des longs cheveux.

On entre dans ces détails, non pas pour jeter quelque variété sur l’exposé un peu aride de l’histoire coloniale (ce qui après tout serait permis), mais parce que cette peinture de mœurs fera mieux saisir le caractère formaliste des puritains, et permettra de comprendre comment au xviie siècle, en Amérique comme en Hollande, on pouvait prendre pour principe de gouvernement la liberté politique la plus grande, sans que la société fût troublée un seul instant. C’est que la sévérité des mœurs, la régularité des habitudes, la rigidité de la morale religieuse, ne laissaient à la liberté qu’un champ des plus limités, et

  1. North Am. Review, oct. 1849.