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pas, pour réaliser cette imagination d’un vieillard. La guerre civile ruina bientôt les derniers projets de cet infatigable promoteur de la colonisation américaine. Fait prisonnier en 1645, à la reddition de Bristol aux troupes parlementaires, sir Ferdinand mourut peu après, ne laissant à son héritier que des procès sans nombre avec d’autres concessionnaires, et surtout avec un adversaire redoutable, le Massachussets.

En 1652, cette colonie réclama la plus grande partie du territoire du Maine, comme étant compris dans les limites de sa patente, et elle établit son empire sur l’État naissant, malgré la protestation du gouverneur, et la résistance d’une partie des habitants.

En 1665, après la restauration, les commissaires envoyés par Charles II dans la Nouvelle-Angleterre déclarèrent que le roi prenait le Maine sous sa protection, et instituèrent une administration provisoire ; mais à peine avaient-ils quitté l’État, que les puritains du Massachussets, soutenus dans la colonie par une minorité résolue, rétablirent leur autorité par la force des armes.

On fit alors revivre en Angleterre le droit du premier propriétaire, et à la requête de Ferdinando Gorges, petit-fils du fondateur de la colonie, la province de Massachussets fut citée devant le roi. Les droits de Gorges furent formellement reconnus ; mais les puritains n’entendaient point se dessaisir