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adopta dès le premier jour, et a constamment maintenu ce principe, que c’est un droit incontestable et un devoir rigoureux pour l’État que de pourvoir à l’instruction de toute la jeunesse. Ce qui en d’autres pays est laissé au hasard ou à la charité, nous l’assurons par la loi. Quand il s’agit de l’instruction publique, nous tenons que tout homme est sujet à l’impôt en proportion de sa fortune, et sans nous inquiéter de savoir s’il a ou non des enfants qui profiteront de l’éducation qu’il paye. C’est pour nous un système d’administration sage et libéral qui assure tout à la fois la propriété et la vie des citoyens et la paix de la société. Nous cherchons à prévenir dans une certaine mesure l’application du Code pénal, en inspirant dès le premier âge des principes salutaires et conservateurs de la vertu et de la société. En développant l’esprit, en agrandissant le système des jouissances intellectuelles, nous espérons habituer l’homme à se respecter davantage, et à mettre en lui-même plus de confiance. Par l’instruction générale, nous cherchons autant que possible à purifier l’atmosphère morale, à donner le dessus aux bons sentiments, à tourner contre l’immoralité et le crime le courant des idées et des opinions, secondant ainsi les menaces de la loi et les prescriptions de la religion. En développant le sens moral, et en faisant prévaloir les principes et les lumières, nous espérons trouver des garanties en dehors et au-dessus des lois, nous espérons continuer et prolonger le temps où dans les villages et les fermes de la Nouvelle-Angleterre on puisse dormir en paix derrière des portes sans verrous. Et sachant que notre gouvernement repose directement sur la volonté publique, nous tentons de donner à cette volonté une bonne et sûre direction.

Nous ne comptons pas sans doute que tous nos élèves deviendront des philosophes ou des administrateurs, mais