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nie se trouvait à l’étroit sous ce gouvernement d’apparence féodale, avec deux souverains superposés. On disait que les idées de l’ancien lord avaient fait leur temps ; on repoussait les maximes du droit divin, de mise au lendemain de la restauration, mais déplacées à la veille de 1688.

« La divine Providence, disait en 1688 à l’ouverture de l’assemblée le représentant de lord Baltimore, a ordonné notre réunion. Le pouvoir en vertu duquel nous sommes convoqués ici est certainement descendu de Dieu au roi, du roi à son Excellence le lord propriétaire, et de son Excellence à nous. »

On rejetait ces principes d’un autre âge ; on ne voulait plus d’un système où les principales fonctions, et notamment les fonctions judiciaires, étaient à la disposition du souverain, où certaines taxes étaient levées sans le vote direct de l’assemblée. Enfin le protestantisme avait grandi et repoussait l’égalité. Les agents de la colonie étaient catholiques ; on les déclarait incapables de tenir les rênes du gouvernement ; ils favorisaient les papistes, disait-on, et opprimaient les protestants. Dès l’année 1681, le ministère anglais avait ordonné qu’à l’avenir toutes les fonctions publiques seraient confiées aux seuls réformés. Les catholiques étaient exclus de l’administration dans la colonie qu’ils avaient fondée. Leur culte même fut interdit ; au moins ne fut-il pas permis de célébrer publiquement la messe, et, de crainte