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qui a dominé toutes les différences, et que, comme les Romains, ils ont frappé de leur empreinte toutes les races qu’ils ont touchées. Cependant, et sans pousser trop loin cette observation, il est vrai de dire que dans plusieurs États de l’Amérique on peut encore reconnaître un certain caractère particulier, provincial si l’on veut, qui accuse des diversités originaires que le temps n’a point effacées. C’est ainsi que dans la Pensylvanie l’élément germanique a été trop considérable pour qu’il n’en reste point dans les mœurs et les idées une trace puissante ; c’est ainsi que dans les États nouveaux de l’ouest, qui par leur nombre, leur population, leur richesse en progrès, sont appelés à exercer une influence si grande sur les destinées de l’Union, dans l’Ohio, l’Illinois, le Michigan, le Wisconsin, le flot de l’émigration allemande grossissant chaque jour balance l’émigration qui vient des anciennes colonies, et qu’il en résulte nécessairement des États mi-partis où les idées, les mœurs, les croyances ne seront pas les mêmes que dans un pays de race pure comme est la Nouvelle-Angleterre.

C’est du reste ce qui est déjà sensible aujourd’hui, pour ne parler que des idées politiques. Dans l’esprit démocratique de l’ouest on trouve quelque chose de l’inexpérience de la race allemande ; il n’y a pas encore cette possession de soi-même, cette sage mesure, cet esprit d’ordre qui