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territoire fut érigé en province, sous le nom de Caroline, et accordé à perpétuité et en toute propriété à huit personnes des plus puissantes dans le royaume et des plus influentes à la cour.

C’était Clarendon, l’historien de la révolution, ministre habile malgré sa cupidité, détesté du peuple, mais toujours fidèle au roi ; Monk, le général du parlement, qui avait joué un si grand rôle dans l’affaire de la restauration, et qu’on venait de créer duc d’Albemarle ; lord Ashley Cooper, si connu dans l’histoire sous le nom de lord Shaftesbury ; lord Craven, sir John Colleton, sir George Carteret et lord John Berkeley, ces deux derniers, propriétaires en même temps de la Nouvelle-Jersey ; c’était enfin sir William Berkeley, qui pendant près de quarante années gouverna la Virginie.

La charte de concession était imitée de celle du Maryland. Les concessionnaires étaient créés lords propriétaires ; en d’autres termes, souverains, sauf l’allégeance due à la couronne. Toutefois, on appelait les colons au partage de la puissance législative ; les lois devaient être faites de concert avec les planteurs ou leurs délégués. Pour tout le reste, le pouvoir suprême était entre les mains des propriétaires ; c’est à eux qu’il appartenait de nommer les officiers publics, d’instituer les tribunaux, de faire la guerre, de proclamer la loi martiale, d’ouvrir des ports, d’ériger des ma-