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entre eux de telles solitudes, que ces deux points isolés demandaient une administration distincte. Il y eut donc dès l’origine deux colonies, l’une au nord, l’autre au sud, ayant chacune son assemblée, son gouvernement et ses lois.

Pendant que dans le désert commençaient péniblement ces défrichements, ces plantations de quelques centaines d’émigrants perdus dans les forêts et les marais de la Caroline, les propriétaires, animés par la description du pays merveilleux qu’on leur avait donné, désireux de l’étendre encore, et d’en faire un véritable empire, obtinrent, en 1665, du prodigue Charles II, une concession nouvelle qui leur accordait ce que ne possédaient ni le roi, ni l’Angleterre. Au mépris des réclamations de la Virginie et des droits de l’Espagne, Charles II, avec une libéralité qui lui coûtait peu, donnait aux huit lords-propriétaires tout le pays compris entre le 28e et le 36e degré de latitude nord, et de l’Atlantique au Pacifique ; en d’autres termes, il leur donnait ce qui compose aujourd’hui le territoire des deux Carolines, de la Géorgie, du Tennessee, de l’Alabama, du Mississipi, de la Louisiane, de l’Arkansas, une partie considérable du Missouri et de la Floride, presque tout le Texas, et une portion du Mexique. À se partager ce territoire, chacun des associés se fût fait un royaume considérable, royaume sans habitants il est vrai, et où n’existait qu’un germe de