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tègent la vie d’un homme et d’un chrétien, coupable, il est vrai, de la couleur de sa peau.

Après avoir puni la révolte, il fallait aussi prévenir et frapper le plus étrange des crimes, la fuite, c’est-à-dire le vol que l’esclave fait de sa propre personne, en reprenant cette liberté que Dieu lui a donnée, et que les hommes lui ont ravie. La mort pour l’esclave qui cherche à quitter la province ; la même peine pour le nègre complice du fugitif, ou qui l’a assisté dans sa fuite.

Tout esclave qui avait disparu pendant vingt jours était, pour la première fois, publiquement et sévèrement fouetté. Si le maître négligeait d’infliger cette punition, tout juge avait droit de faire punir l’esclave par le constable et aux frais du maître.

En cas de récidive, le fugitif devait être marqué sur la joue droite de la lettre R[1] ; sinon le maître encourait l’amende de dix livres sterling, et tout juge de paix avait droit d’ordonner la marque.

À la troisième offense l’esclave avait l’oreille coupée ; il était châtré à la quatrième, et tout maître qui passait plus de vingt jours sans exercer cette cruelle répression, perdait la propriété de l’esclave, acquis à quiconque le dénonçait dans les six mois.

Sur la simple indication de la retraite d’un

  1. Runaway, fugitif.