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quelques-unes des prérogatives des baronnies anglaises.

L’aristocratie est si naturelle en un pays où règne l’esclavage, quand un despotisme supérieur ne comprime par tout sous son inflexible niveau, que la Virginie se montra plus jalouse des substitutions que l’Angleterre, et qu’en 1705 elle déclara ne plus admettre les moyens de procédure par lesquels, dans la métropole, on éludait la disposition du fondateur, et on faisait rentrer dans le commerce le bien substitué.

Au nord, où l’esclavage était repoussé par le climat, où le cultivateur libre avait seul vaincu le désert, la coutume anglaise fut repoussée, et dans la nouvelle Angleterre ( Rhode-Island excepté) le partage égal entre tous les enfants fut la seule règle admise, toutefois avec cette modification empruntée de la loi mosaïque, que l’aîné aurait double part. Ce n’était plus l’idée aristocratique, c’était l’idée religieuse qui modifiait en ce point le principe d’égalité.

Le Maryland, depuis 1715, la Pensylvanie dès son établissement adoptèrent l’égalité dans le droit de succession ; New-York et New-Jersey, provinces royales, conservèrent la coutume anglaise jusqu’à la révolution ; mais quoique en ces provinces une partie de la population, d’origine hollandaise, eût accepté une position de paysan et payât certaines redevances qui permettaient le