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tude de discuter, de délibérer et de juger des affaires publiques, ç’a été dans cette étendue de villes ou districts que les sentiments du peuple se sont formés premièrement, et que leurs résolutions ont été prises, depuis le commencement jusqu’à la fin des débats et de la guerre.

« 2° Les églises sont des sociétés religieuses qui comprennent le peuple entier. Chaque district contient une paroisse et une église. La plupart n’en ont qu’une, et quelques-uns en ont plusieurs. Chaque paroisse a une maison d’assemblée et un ministre entretenu à ses propres dépens. Les constitutions des églises sont extrêmement populaires, et le clergé a peu d’influence ou d’autorité, à l’exception de celles que leur propre piété, leur vertu, leurs lumières leur donnent naturellement. Ils sont choisis par le peuple de leur paroisse et reçoivent leur ordination du clergé voisin. Ils sont tous mariés, ont des familles et vivent avec leurs paroissiens dans une parfaite amitié et intimité. Ils vont voir les malades, exercent la charité envers les pauvres, assistent à tous les mariages et enterrements et prêchent deux fois chaque dimanche ; le moindre reproche fait à leur caractère moral leur fait perdre leur influence et leur nuirait à jamais. De sorte que ce sont des hommes sages, vertueux et pieux. Leurs sentiments sont en général adaptés à ceux du peuple, et ils sont amis jaloux de la liberté.

« 3° Il y a des écoles dans chaque ville ; elles sont établies par une loi expresse de la colonie ; chaque ville consistant en soixante familles est obligée, sous peine d’amende, de maintenir constamment une école et un maître qui enseigne à lire, à écrire, l’arithmétique et les principes des langues latine et grecque. Tous les enfants des habitants, ceux des riches comme des pauvres, ont le droit d’aller dans cette école publique. On y forme les étudiants pour les collèges de Cambridge, de New-Haven, de Warwich et de Darthmouth, et dans ces collèges on élève des maîtres pour ces écoles, des ministres pour l’é-