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prévoir que les Anglais et les Américains y poussaient de toutes leurs forces ; c’est alors, dis-je, que, sur l’ordre des lords du commerce, on convoqua à Albany, dans l’État de New-York, un congrès de commissaires députés par toutes les Colonies, afin de conférer avec les chefs des six nations indiennes sur les moyens de défendre à la fois les intérêts des sauvages et ceux des colons. Toutes les plantations y furent représentées, à l’exception de la Géorgie. Un petit-fils de Penn avec Franklin et deux autres commissaires y représenta la Pensylvanie ; le gouverneur Hutchinson y représentait le Massachusetts ; Pownall aussi était présent, mais, ce semble, sans caractère officiel.

On se réunit au mois de juin 1754. Par une coïncidence toute naturelle quand une idée est dans l’air, plusieurs des commissaires avaient apporté des projets de confédération et d’union, et parmi eux Franklin. Le besoin d’une union était depuis longtemps ressenti par les patriotes et les hommes éclairés.

Les Américains avaient toujours souffert de leurs divisions provinciales. Quand une affaire commune demandait des mesures générales, il se trouvait toujours quelque assemblée égoïste, qui profitait de la crise pour demander des avantages qu’on ne lui aurait pas autrement accordés. C’était une cause de querelles et d’impuissance ; on attendait ce que faisaient les autres, pour ne pas faire plus, ou pour faire moins[1]. C’est

  1. New-York avait des visées égoïstes pour monopoliser le commerce indien ; les quakers de Philadelphie ne voulaient pas faire la guerre. (Albany papers, p. 177.)