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la gardienne du phare

« J’ai voulu vous montrer ma bibliothèque, Claire ; qu’en pensez-vous ? »

Claire avait une véritable passion pour les livres ; aussi son émerveillement fut-il grand.

« Vous aimez la lecture, n’est-ce pas, ma bien-aimée ?… Bien, je vais vous laisser ma bibliothèque, en entier, au « phare des glaces ».

Claire se récria. Le sacrifice était trop grand ; elle ne pouvait accepter. Mais Hervé fut inflexible.

Pour n’y plus revenir, disons tout de suite que Hervé fit tel qu’il l’avait désiré : sa bibliothèque fut laissée à Claire au « phare des glaces » et, combien de fois la jeune fille dut bénir son fiancé pour sa généreuse idée : ces livres la sauvèrent de bien des heures de découragement.

CHAPITRE XVIII

La Fête du Commandant

Un matin, Marcel Lebrun vint trouver Claire et lui dit d’un air mystérieux :

« Jean Clerc, j’ai découvert, par hasard, que c’est demain la fête du Commandant. Que penserais-tu d’organiser un grand branle-bas pour la circonstance ? »

— « Oui », répondit Claire, « c’est une belle idée que vous avez là, Lebrun ! Nous devons descendre à terre demain matin et nous pourrons nous procurer des fleurs. »

— « Des fleurs ! » s’écria Marcel Lebrun, « tu parles comme une petite fille, Jean, hé, hé, hé ! Mais, c’est bien, nous achèterons des fleurs… Cependant, des fleurs, ça ne se mange pas, tu sais et il faudra un festin en règle. Vois le marmiton et fais préparer un bon menu. Tu pourrais surveiller, toi-même la confection des mets. »

— « Fiez-vous à moi, Lebrun. Nous aurons un grand sou-