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la gardienne du phare

temps dehors. La température, sans être bien froide, était humide et d’épais nuages gris couraient très bas à l’horizon. Même Tribord ne semblait pas jouir de sa promenade ; il ne gambadait pas, il restait près de Claire et se plaignait tout bas.

« Rentrons, » dit Claire, « ce n’est pas agréable dehors aujourd’hui. »

— « Non, ce n’est pas agréable », répondit Zilumah. Et ses yeux fouillèrent la plaine glacée tandis qu’un pli se creusait entre ses fins sourcils. Décidément, l’Esquimale était inquiète.

Après souper, Claire essaya de lire un chapitre d’un roman captivant, dont on avait commencé la lecture la veille ; mais bientôt elle ferma son livre et dit à Zilumah :

« Je ne me sens pas disposée à lire ce soir. J’aimerais mieux t’entendre chanter. Veux-tu me dire cette chanson esquimale dont j’ai essayé de faire la traduction l’autre jour ? »

— « Avec plaisir, Claire ; même, je la chanterai en français, telle que vous l’avez arrangée… je la trouve plus jolie ainsi et, » ajouta-t-elle en souriant, « elle sera plus compréhensible pour vous. »

« Et l’Esquimale, d’une voix claire et souple chanta :