Page:Laclos - Les liaisons dangereuses, 1782, T01.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
dangereuses. 55

Lettre IX.

Madame de Volanges à la Présidente de Tourvel

Je n’ai jamais douté, ma jeune & belle amie, ni de l’amitié que vous avez pour moi, ni de l’intérêt sincère que vous prenez à tout ce qui me regarde. Ce n’est pas pour éclaircir ce point, que j’espère convenu à jamais entre nous, que je réponds à votre Réponse : mais je crois ne pas pouvoir me dispenser de causer avec vous au sujet du vicomte de Valmont.

Je ne m’attendois pas, je l’avoue, à trouver jamais ce nom-là dans vos Lettres. En effet, que peut-il y avoir de commun entre vous & lui ? Vous ne connoissez pas cet homme ; où auriez-vous pris l’idée de l’âme d’un libertin ? Vous me parlez de sa rare candeur : Oh ! oui ; la candeur de Valmont doit être