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des Langues Celtique & Françoise.


ensemble. On peut juger aussi que les peuples de la partie méridionale de l’isle de la Grande-Bretagne qui borde la mer, & dont les Belges s’étoient rendus maîtres, avoient beaucoup de conformité de langue avec les Gaulois. C’est pourquoi, dit César, les villes de cette partie de la Bretagne ont ordinairement le nom des villes ou lieux de la Belgique. Bello illato ibi remanserunt, atque agros colere cœperunt. Ptolémée prétend que les Celtes avoient établi des colonies dans la même isle, & par conséquent ils y avoient en même tems porté leur langue.

Outre les langues germanique & britannique, plusieurs sçavants ont cru que le phénicien avoit beaucoup de rapport avec le gaulois. Ils se fondent sur le sentiment de Timagene le Syrien, qui croit que l’Hercule Phénicien ou Tyrien conduisit dans les Gaules une colonie de Doriens, non de la Grece, mais de Dora, ville de Phénicie, célebre dans l’écriture ; & que les Celtes ou Gaulois étoient en partie originaires de ces Phéniciens ou Doriens. Ce qui a fait regarder par Timagene l’Hercule Phénicien, comme plus ancien que le Thébain & même que l’Egyptien ; c’est que le nom d’Hercule signifie en langue phénicienne conducteur ou libérateur, titre qui ne