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des Langues Celtique & Françoise.


Il n’atteindra jamais à ces expressions fines & à ces tours élégants, qui ne sont pas assujettis à des regles fixes. Il n’y a que l’usage & le commerce du monde qui puissent, à cet égard, suppléer à l’étude ; & ainsi, toutes choses égales d’ailleurs, les auteurs qui auront eu le plus de commerce avec la cour, seront toujours préférés pour le style.

Puisque tous les sujets cherchent à polir leur langue sur celle de la cour ; qu’on pensoit autrefois comme on pense aujourd’hui ; que ce fut même, parce que les Gaules voulurent apprendre le latin, qui fut pendant cinq cents ans la langue de la cour, que se forma la langue romane, il étoit naturel de penser que la langue des Francs devoit éteindre à son tour la langue romane ; mais deux choses concourent à établir, étendre & fixer une langue. La première, que nous venons d’exposer, est le desir d’imiter la cour.

La seconde, qui est encore plus puissante que la première, vient des bons ouvrages. Ce sont les auteurs distingués qui reglent le sort d’une langue, & qui la fixent, autant qu’une langue peut être fixée. Les ouvrages qui avoient illustré la langue grecque, l’avoient portée chez tous les peuples qui commençoient à aimer les lettres. Nous avons déjà remarqué que les Romains qui avoient eu de l’éducation, étoient aussi familiers avec la langue

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