Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 2 - Conférences de Notre-Dame de Paris.djvu/73

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à la bonne heure ! Mais les chefs eux-mêmes, s’ils n’étaient guidés par un esprit supérieur, immuable, infini, comment conserveraient-ils l’unité de la doctrine ? Reconnaissons, Messieurs, dans cet accord des faits avec les principes, le caractère divin qui seul peut l’expliquer. Il doit y avoir dans le monde une autorité enseignante ; cette autorité enseignante doit posséder les plus hauts caractères de certitude ou d’autorité morale, et de plus elle doit être infaillible, afin de pouvoir exiger la foi de ceux qu’elle enseigne et qui ne peuvent pas être juges de la doctrine. Or l’Église catholique seule enseigne tout le genre humain, ou du moins porte seule le caractère de la catholicité ; seule elle possède tous les caractères de la certitude morale à leur plus haut degré ; seule elle a osé se dire infaillible, et l’histoire de sa doctrine prouve en effet, par son admirable et incompréhensible unité, qu’elle a reçu ce don précieux par lequel l’union primitive des hommes avec la vérité s’est trouvée rétablie. Partout ailleurs nous ne trouverons que des idées locales, variables, contradictoires, des flots succédant aux flots, tandis que l’Église catholique ressemble à l’Océan qui environne et baigne tous les continents.