Page:Lacretelle Silbermann.djvu/40

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on ne voit rien de pareil. Il y a quelques années, on a fait une vente au château de Saint-Point, en Bourgogne, où Lamartine a vécu. Eh bien ! mon père a pu acheter beaucoup d’objets qui avaient appartenu à Lamartine ; et, soit dit en passant, l’achat de ces reliques a été pour lui une très bonne affaire.

Nous étions toujours devant la statue.

— Est-ce que tu aimes La Fontaine ? me demanda-t-il.

Et comme cette question me laissait embarrassé, il reprit avec vivacité :

— Mon cher, c’est bien simple : La Fontaine est notre plus grand peintre de mœurs. Dans ces fables qu’on nous fait ânonner, il a dépeint son siècle. Louis XIV et la cour, la bourgeoisie et les paysans de son temps, voilà ce qu’il faut voir derrière les divers animaux. Et alors, comme l’anecdote prend de la valeur ! Combien il est audacieux dans sa moralité ! C’est ce que Taine a très bien com-