Page:Lacretelle Silbermann.djvu/57

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Et il me tendit un petit volume au dos duquel je lus : Œuvres de Paul-Louis Courier,

Ces vastes connaissances et cette promptitude de jugement me remplissaient d’admiration. Silbermann devina ce sentiment. Il sourit et me dit :

— Prends ce que tu veux. Tu pourras venir ici aussi souvent qu’il te plaira.

Nous restâmes longtemps à causer. Il me donna des conseils à propos de mes études. Nous parlâmes de nos compagnons de classe ; et il en railla quelques-uns qui passaient pour sots et qu’il imita drôlement. Un mot qu’il semblait adorer revenait souvent dans sa conversation : « l’intelligence ». Et il le prononçait avec un sentiment si impétueux qu’on voyait apparaître à ses lèvres une petite bulle d’écume.

Je l’entretins de plusieurs livres que j’avais lus. Sur chacun il me donna des aperçus nouveaux pour moi. Nous étions