Page:Lacretelle Silbermann.djvu/86

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du sort humain et au bonheur universel.

— Ces temps viendront, clama-t-il. Cela est aussi sûr qu’il est sûr que le soleil se lèvera demain.

Enivré par cette promesse, je suivais avec enthousiasme son doigt qui, pointé vers la ville, indiquait d’un signe destructif ce qui devrait disparaître et traçait le plan de la communauté nouvelle.

— Assurer le paradis matériel de l’humanité, qui aura cette gloire ? dit-il rêveusement.

Et ses yeux s’illuminèrent comme s’il avait eu l’éclair qu’il pourrait être ce Messie.

Ainsi passa l’hiver.

Au lycée, Silbermann remportait les mêmes succès dans ses études, bien qu’il fût souvent blâmé pour son manque de méthode. Notre professeur de français lui reprochait en outre l’abus qu’il faisait de ses lectures et l’habileté avec laquelle il s’appropriait les idées et le style des