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Page:Ladvocat - Dictionnaire historique - 1822 - Tome 5.djvu/73

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défit Radagaise, autre chef des barbares, et entretint des intrigues secrètes afin d’élever son fils Euchérius à l’empire ; Rufin pouvait encore déconcerter ses projets ; il le fit massacrer par ordre d’Honorius en 408. Son fils Euchérius et Serène sa femme, qui étaient complices de ses intrigues, furent étranglés en même temps. Son nom fut rayé et ses statues abattues.

STILLINGFLEET (Édouard), naquit à Cranburn dans le comté de Dorset en 1635. Ses ouvrages l’ayant fait connaître, l’évêque de Londres lui donna la cure de Saint-André en 1665. Peu de temps après, il devint chapelain ordinaire du roi Charles II, puis chanoine de la cathédrale de Saint Paul, ensuite doyen de Cantorbéry, et peu après archidiacre, puis doyen de la cathédrale de Londres, et enfin évêque de Worcester en 1689. Stillingfleet remplit toutes ces places avec applaudissement, dans des temps très diffiles. Il fut pendant plusieurs années orateur de la chambre-basse ecclésiastique, et chargé par le roi Guillaume III de revoir la Liturgie anglicane. Il mourut le 27 mars 1699. On a de lui un très-grand nombre d’ouvrages imprimés en 6 vol. in-fol. On estime surtout ses Origines sacræ, ses Origines britannicæ, son Discours contre la réponse de Crellius à Grotius, ses autres Écrits contre les sociniens et contre Locke, et ses Sermons. On a une traduction française du traité intitulé : Si un protestant laissant la religion protestante pour embrasser celle de Rome, peut se sauver dans la communion romaine ?

STILLINGFLEET (Édouard), fils du premier lit de l’évêque de Worcester, était de la société du collège de Saint-Jean de Cambridge, et professeur de médecine à Gresham, lorsque, s’étant marié en 1692, il perdit la faveur de son père et ses places lucratives ; ce qui le réduisit à l’indigence. Il devint cependant recteur de Newington, qu’il changea aussitôt avec la cure de Wood-Norton en Norfolck. Il est mort en 1708, laissant Benjamin, qui s’appliqua à l’histoire naturelle et à la poésie. Il voyagea en Italie et ailleurs, fit sa résidence à Londres, et mourut le 15 décembre 1771, âgé de 69 ans ; il est enterré à Saint-Jacques, avec une épitaphe. On a de lui Observations botaniques, dont la troisième édition est de 1775 ; Pensées sur les tremblemens de terre, 1750 ; le Paradis perdu, Oratorio, 1760, in-4o, mis en musique par Stanley ; l’Honneur et le déshonneur de l’agriculture, traduit de l’espagnol, 1760, in-8o ; Principes et pouvoir de l’harmonie, 1771, in-4o, etc.

STILPON, célèbre philosophe grec, natif de Mégare, était si éloquent, et s’insinuait si facilement dans l’esprit de ses auditeurs, que tous les jeunes philosophes quittaient leurs maîtres pour le venir entendre. On dit que reprochant un jour à la courtisane Glycère qu’elle corrompait la jeunesse : « Qu’importe, lui répondit-elle, par qui votre jeunesse se dérange, par une courtisane ou par un sophiste. » et que cette réponse fut cause que Stilpon réforma l’école de Mégare, et en bannit les sophismes, les subtilités inutiles, les propositions générales, les argumens captieux, et tout cet étalage de mots vides de sens, qui a si long-temps gâté les écoles. Démétrius Polyorcète, roi de Macédoine, ayant pris Mégare, fit défense de toucher à la maison de notre philosophe ; mais elle fut pillée malgré ses ordres. Ce prince, qui n’en était pas informé, lui demanda si dans la prise de Mégare il n’avait rien perdu du sien : « Non, lui répondit Stilpon, car la guerre ne saurait piller la vertu, le savoir ni l’éloquence. » Il donna en même temps des instructions par écrits à ce prince pour lui inspirer l’humanité et la noble envie de faire du bien aux hommes. Démétrius en fut si touché qu’il suivit depuis ses conseils. On dit que Stilpon avait des sentimens fort équivoques sur la Divinité. Il fut néanmoins regardé comme un des chefs des stoïques : plusieurs républiques de la Grèce eurent recours à ses lumières, et se soumirent à ses décisions. Cicéron remarque, De Fato, cap. 5, que ce philosophe était naturellement porté à l’ivrognerie et à la débauche, qu’il s’en corrigea tellement par la raison et par la philosophie, que personne ne le vit jamais ivre, et qu’il ne parut jamais en lui le moindre vestige d’intempérance. Stilpon vivait vers l’an 306 avant Jésus-Christ.

STIMMER (Tobie), peintre et gra-