Page:Lafargue - Pamphlets socialistes, 1900.djvu/165

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qui présente la note… Une fois pour toutes, que mon église aille au diable ! je ne veux pas de cassement de tête. J’ai bien assez de mal avec mes sultanes ; sainte Thérèse, à elle seule, dompterait dix hercules ; c’est une vraie Messaline. Va trouver mon père.

—Dieu m’a maudit !

—T’es propre ! Ne prend pas cette mine de cholérique, ça me trouble la digestion. Que puis-je pour toi ?

—Venez avec moi sur la terre.

—Tu perds la tramontane ! Moi, retourner sur la terre… J’ai assez des hommes pour toute l’éternité… Tiens, voilà le Saint-Esprit ; il a conservé d’agréables souvenirs de la boule ronde, peut-être te suivra-t-il.


IV


La vierge Marie, vêtue d’une robe bleue traînante et sans ceinture, s’avançait nonchalamment.

Un pigeon blanc, le Saint-Esprit, perché sur ses épaules roucoulait et frôlait amoureusement ses joues et son cou.

Derrière marchait saint Joseph ; deux cornes gigantesques à nombreuses ramures, ornaient son front. Les cornes, au début, chagrinèrent le bon Joseph ; mais sur l’avis de sa fidèle compagne, il consulta un jeune docteur et se tranquillisa l’esprit ; il apprit que les cornes attestaient une supériorité ; il se prit à les aimer, il remarqua que les attentions de Marie augmentaient