Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/27

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La race est une variété constante dans l’espèce, variété qui se conserve par la génération. Les caractères des races sont assez difficiles à préciser : il faut une qualité extérieure appartenant en propre et d’une façon tout à fait exclusive ; un caractère indélébile bien et dûment naturel, persistant en dépit de changements dans les conditions de milieu. Enfin, il faut que ce caractère unique et constant soit sûrement transmissible par la génération ou l’hérédité. Les races n’existent que par là. Si le propre de l’espèce est la fécondité continue, les trois conditions indispensables des caractères de race sont l’unicité, la fixité et la puissance héréditaire. Toute race a des caractères propres essentiels et des caractères secondaires ou communs. Les premiers déterminent les races d’une même espèce, les seconds indiquent l’aptitude à la fonction économique. Ces caractères se tirent de particularités relatives aux os du crâne et de la face (comparaison entre le volume ou l’étendue de l’un et de l’autre), de la direction des os du nez et de la situation des cavités orbitaires. D’autres caractères superficiels sont empruntés à des organes ou à des régions variables de la tête suivant l’espèce : ce sont les cornes et le mufle pour le bœuf, quelquefois les paupières. Les autres caractères secondaires sont dans la couleur du pelage.

Hérédité. — La théorie physiologique de l’hérédité est encore fort obscure. Les embryologistes modernes, F. Pouchet, Balbiani, Coste et Ch. Robin, ont bien établi la fécondation de l’ovule par la liqueur séminale ; ils ont posé les conditions de cette fécondation en prouvant le développement, dans l’ovaire de la mère, de l’ovule qui pour être fécondé devra subir le contact de la liqueur séminale du mâle ; les phases de la ponte, de la féconda-