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POÉSIES


Je ferai mes oraisons aux Premières Neiges ;
Et je crierai au Vent : « Et toi aussi, forçat ! »
Et rien ne vous allège
Comme ça.

(Avec la neige tombe une miséricorde
D’agonie ; on a vu des gens aux cœurs de cuir
Et méritant la corde
S’en languir.)

Mais vrai, s’écarteler les lobes, jeu de dupe…
Rien, partout, des saisons et des arts et des dieux,
Ne vaut deux sous de jupe,
Deux sous d’yeux.

Donc, petite, deux sous de jupe en œillet tiède,
Et deux sous de regards, et tout ce qui s’ensuit…
Car il n’est qu’un remède
À l’ennui.