Page:Laforgue - Œuvres complètes, t2, 1917.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
POÉSIES


» Il crut à l’Idéal ! Ah ! milieux détraquants
» Et bazars d’oripeaux ! Si c’était à refaire,
» Chers madrépores, comme on ficherait le camp
» Chez vous ! Oh ! même vers la Période Glaciaire !…

» Mais l’Infini est là, gare de trains ratés,
» Où les gens, aveuglés de signaux, s’apitoient
» Sur le sanglot des convois, et vont se hâter
» Tout à l’heure ! et crever en travers de la voie…

» — Un fin sourire (tel ce triangle d’oiseaux
» D’exil sur ce ciel gris !) peut traverser mes heures ;
» Je dirai : passe, oh ! va, ne fais pas de vieux os
» Par ici mais vide au plus tôt cette demeure… »

Car la vie est partout la même. On ne sait rien !
Mais c’est la Gare ! et faut chauffer qui pour les fêtes
Futures, qui pour les soi-disant temps anciens.
Oh, file ton rouet, et prie et reste honnête.