Page:Laforgue - Œuvres complètes, t2, 1917.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
DES FLEURS DE BONNE VOLONTÉ


Non ; ce sujet t’assomme.
Ton Infini, ta sphère,
C’est le regard de l’Homme,
Patron de cette Terre.

Il est le Fécondeur, le Galant Chevalier
De tes couches, la Providence du Foyer !

Tes yeux baisent Sa Poigne,
Tu ne le sens pas seule !
Mais lui bat la campagne
Du ciel, où nul n’accueille !…

Nulle Poigne vers lui, il a tout sur le dos ;
Il est seul ; l’Infini reste sourd comme un pot.

Ô fille de la Terre,
Ton dieu est dans ta couche !
Mais lui a dû s’en faire,
Et si loin de sa bouche !…

Il s’est fait de bons dieux, consolateurs des morts,
Et supportait ainsi tant bien que mal son sort,