Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II



Comme un petit animal blessé, Andromède galope, galope du galop grêle d’un échassier dans un pays d’étangs, plus affolée encore d’avoir à rejeter sans cesse ses longs cheveux roux que le vent lui plaque dans les yeux et la bouche. Où va-t-elle ainsi, ô puberté, puberté ! par le vent et les dunes, avec ces abois de blessée ?

Andromède ! Andromède !

Ses pieds parfaits dans des espadrilles de lichen, un collier de coraux bruts enfilés d’une fibre d’algue au cou, irréprochablement nue, nue et inflexible, elle a poussé ainsi, dans les